Les Lois interprétatives des rêves-le rêve, chemin psychothérapeutique et initiatique

Le rêve, chemin psychothérapeutique et initiatique.

In, »Les voix du Mazet », revue n°6 – Castelnau –Le-Lez, 11/12/99

Le rêve, chemin psychothérapeutique et initiatique.

L’étude des rêves peut actuellement être considérée en tant que voie psychanalytique et spirituelle de la transformation intérieure. Il s’agit là d’une méthode à la fois universaliste et interdisciplinaire.

L’onirologie (du grec oniro] : rêve) est un extraordinaire outil de connaissance de Soi. Parce que l’être humain peut rêver de n’importe quel thème, l’histoire nocturne aborde tous les sujets. Lorsque le chercheur décrypte les diverses grilles analytiques le rêve devient support psychanalytique le plus ludique, l’instrument privilégié qui nous pousse vers la plus haute réalisation intérieure.

Aujourd’hui, il est possible de situer grâce à l’électroencéphalogramme le moment exact du rêve. Dans la nuit de 8h il y a 6 cycles de 1h20 en moyenne. À la fin de chaque cycle (de 20 à 40mn) apparaissent sur le cylindre enregistreur les ondes du Sommeil paradoxal. Si nous réveillons le dormeur dans les 10mn qui suivent l’apparition de ces ondes particulières, 80% des personnes sont capables d’effectuer le récit de leurs rêves. Pendant le sommeil paradoxal il est facile de vérifier que le dormeur rêve grâce aux mouvements oculaires rapides qui se manifestent sur son visage.

L’étude et interprétation des rêves constituent une des grandes voies de la transformation psychologique et spirituelle de l’être humain.

1ère loi interprétative :

Tout ce qui apparaît dans un rêve est une image de soi (personnages connus ou inconnus, animaux, paysages, etc…). Le père dans un rêve code la fonction paternelle, la loi, l’autorité, l’ordre. La mère dans un rêve code la fonction maternelle, la protection et la sécurité. L’enfant représente la réalisation intérieure, la progression de soi dans la vie matérielle ou psychique et la créativité (qu’il s’agisse de l’enfant du rêveur ou d’un autre enfant connu ou inconnu). Un paysage exprime une partie du caractère (la neige, la côté froid, le désert, la solitude ; l’orage : la colère, la ciel gris : la tristesse, etc…). Les véhicules expriment le dynamisme, les couleurs un état d’âme, etc…
2ème loi interprétative :

Tous les rêves forment une seule et même histoire.

La succession des rêves raconte le roman existentiel du rêveur qui, chaque jour, crée une suite. L’interprétation des rêves révèle les désirs du sujet qui peut alors, grâce au libre arbitre choisir de se transformer, de se métamorphoser. L’étude des rêves libère de toutes les idées reçues. Si nous étudions chaque fil conducteur symbolique (en choisissant un thème repérable) ou chaque fil conducteur analogique (plus délicat à saisir) nous allons retrouver le jeu de piste des rêves.

Il s’agit maintenant de noter tous les jours ses rêves ; commençons par mettre le réveil 15 à 20mn plus tôt afin de poser tranquillement sur le papier l’histoire nocturne (très vite cet effort deviendra un plaisir qui permet de commencer sa journée de façon harmonieuse) complémentaire à la vie diurne.

Le rêve que vous aurez cette nuit n’est pas encore écrit il sera pourtant la suite du précédent et cette suite vous pouvez relativement l’orienter pendant la journée.

Dans le cadre de l’onirothérapie, grâce à ses interprétations le thérapeute scande l’introspection du sujet, sa progression vers la guérison, l’amélioration de sa vie de couple, sa réconciliation oedipienne, sa démarche spirituelle, etc…

En suivant la progression d’un symbole l’analyste en lit l’évolution.

3ème loi interprétative :

Un rêve a toujours plusieurs interprétations (à titre indicatif au moins 7 ; il y en a parfois d’avantage).

Dans un seul et même rêve plusieurs thèmes peuvent se superposer : l’enfance, la vie professionnelle, la vie amoureuse, la santé, les désirs concernant l’avenir, les relations sociales, la créativité, etc… Pour lire les rêves, le thérapeute déploie peu à peu la gamme, l’éventail, l’arc-en-ciel des clefs oniriques.

Parmi les approches interprétatives l’une des plus importes va concerner l’évolution du couple (vie affective du rêveur et couple intérieur). La quête de l’androgynat est incessante dans les rêves ; elle soigne le corps, l’âme et l’esprit, par la recherche de la complémentarité des contraires ; à travers les rêves s’exprime en chacun de nous un grand thérapeute, un guide universel : le dieu intérieur.

La connaissance des rêves montre le fonctionnement des enfers inconscients (quête plutonienne) et dessine l’approche d’une réalisation paradisiaque (quête solaire). Les mouvements de montée et de descente rythment ces deux approches qui symbolisent la recherche de l’hiérogamie sacrée, le mariage du ciel et de la terre, de la matière et de l’esprit, du rationnel et de l’imaginaire, enfin du périssable et du transcendant.

Considérons maintenant une autre clef de l’interprétation onirique : la lecture des 4 éléments dans les rêves (qui peut s’élargir aux 8 éléments chinois) si nous nous en tenons aux 4 éléments occidentaux (terre-eau-air-feu) nous pouvons d’abord repérer la typologie d’Hippocrate (étude des 4 tempéraments) et avoir une lecture psychosomatique du rêveur (il serait bon pour cela d’ajouter le 5ème élément de la philosophie chinoise de l’acupuncture : le bois).

Par la suite il est possible de cerner l’interrogation progressive des 5 grandes initiations de la quête mystique. Les 4 éléments correspondent chacun à une forme d’androgynat et à une partie du transfert (dans la relation thérapeutique).

Comment reconnaître les 4 éléments dans les rêves?

La terre mène au développement de la lucidité il faut alors repérer dans les rêves l’évolution des symboles divers : les minéraux, les végétaux, les animaux, les êtres humains, l’agriculture, le climat, la descente dans les profondeurs de la terre, l’ascension des plus hauts sommets, les constructions d’objets, d’instruments, de meubles, d’édifices, la confection de vêtements.

L’initiation de la terre développe la connaissance de soi et la conscience.

L’eau souligne la purification intérieure (boisson) et extérieure (bain).

L’air est lié à l’envol (rêve d’ascension, d’envol, sensation de planer dans l’espace, etc…). L’initiation de l’air mène à la sublimation, à la transcendance et à l »idéal.

Le feu parachève l’évolution, nous le retrouvons dans les rêves avec les manifestations de lumière et de chaleur (feu, électricité, lune, étoiles, soleil, etc…). L’initiation du feu développe l’enthousiasme, la connaissance intuitive, la perception de l’avenir jusqu’au stade ultime de l’illumination.

Les domaines abordés dans les rêves sont multiples et nous ne traiterons ici que des principaux. Sur le plan psychologique nous pouvons étudier tout d’abord la structure oedipienne et familiale c’est-à-dire repérer la structure du sujet à travers les phases sexuelles, orale, anale, ombilicale et intra-utérine. Si nécessaire, il sera possible de discerner les tendances psychoïdes ou névroïdes d’une personne. Lorsque le patient souffre d’un problème de santé il faut alors retrouver tout le fonctionnement de la maladie et scander les progrès vers la guérison.

L’onirothérapeute va permettre au sujet de gagner une certaine unité intérieure par l’étude du rapport Anima/Animus-féminin/masculin. Dans le cas d’un travail de couple les deux partenaires vont progresser grâce à l’unification des complémentaires (grâce à l’observation dans les rêves des rapports et des rencontres hommes/femmes) ; le couple accède alors à un certain gain d’androgynie.

Dans le cadre de la psychosomatique le rêveur va réparer une problématique sexuelle. La symbolique des rêves met en relief cette structure et montre la réparation.

De plus, ce type de thérapie permet à l’analyste de comprendre la relation entre son client et lui-même grâce à la symbolique dans les rêves des différentes manifestations du transfert.

Pour révéler le sens ludique, attractif et lumineux de l’analyse, le thérapeute va faire les liens entre la vie du sujet et les grandes structures du merveilleux. Plusieurs lectures s’imposent : les étapes du Grand-Œuvre alchimique, les 8 éléments chinois et leur métamorphose, la succession des arcanes du Tarot et la mise en relief de l’ouverture des chakras dans la physiologie du corps subtil.

Ces différentes lectures sont adaptables selon la culture du rêveur et ses sources d’intérêt. Cette méthode donne à l’analyse un caractère à la fois enthousiasmant et salvateur.

Pour conclure rêvons sur quelques vers du poète philosophe François Brousse :

« Les lois de la matière

Et les bonds de l’esprit

Ne sont que la litière

Des rêves mal compris. »

Extrait du poème « Veritas » dans Les frissons de l’aurore, ed. La Licorne Ailée.

L’INTERPRÉTATION DES RÊVES, PORTE DE LA CONNAISSANCE.

Le rêve dresse un pont irisé entre la psychanalyse et la métaphysique. Il apporte à la philosophie une dimension pratique, l’interprétation des rêves permet d’accéder à tous les thèmes de réflexion concernant notre essence, notre existence et notre devenir.

L’Onirologie (du grec oniro=rêve) ouvre les portes de la Connaissance. Le rêve nu parle un langage qui monte des abîmes de l’inconscient et qui descend des hauteurs du Soi. Grâce à la lecture quotidienne des messages nocturnes le champ de conscience se développe indéfiniment.

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